On disait , au 19 ème siècle, que l'aquarelle était un "ouvrage de dame", avec un peu de condescendance, en oubliant par la même occasion les Turner, les Delacroix, les Bonnigton, les Cézanne... qui avaient vu tout le parti à tirer de ces jeux d'eau.

Car c'est bien d'un jeu, d'une complicité avec l'eau qu'il s'agit d'établir, s'en faire une amie pas toujours prévisible mais si surprenante à l'occasion et prenante toujours comme la mer.

Et ce n'est pas, je crois, tout à fait un hasard si Florence Héliot se plait autant sur le pont d'un bateau qu'au bout d'un pinceau. Elle se retrouve chez elle, dans son élément, cette mouvance, imprévisible, mais aussi couleurs et nuances subtiles, d'où la brutalité est exclue au profit de la délicatesse et de la finesse.

Benoît MEYLENDER (artiste peintre)

Melun, le 5 janvier 1998